Le Blog des [Ex]Oubliés de Venelles

le dégroupage chez Free : Mode d'emploi

14 Mai 2012 , Rédigé par les-oublies-de-venelles Publié dans #dégroupage


Avant, pendant et après

 
 
Le dégroupage, pour beaucoup, c’est désormais une réalité : plus de 90% des freenautes sont dégroupés. Free ne relâche pas pour autant ses efforts : les centraux téléphoniques dégroupés sont de plus en plus nombreux. Alors, qui a ses chances d’être dégroupé un jour ? Et surtout, que faire à ce moment la ?

 

 

Mais le dégroupage, qu’est-ce que c’est concrètement ?

 


Le principe du dégroupage est simple : il s’agit, pour un opérateur donné, d’installer ses équipements propres, raccordés à son réseau, pour fournir ses services, en utilisant toutefois la partie terminale du réseau de l’opérateur historique, en l’occurrence France Télécom, les lignes en cuivre, qui partent du central téléphonique pour atteindre votre domicile. Ces lignes sont louées, et non achetées : seul France Télécom est donc habilité à intervenir sur celle-ci, pour la raccorder lors de sa construction, ou en cas de problème technique.

 

 

En ADSL, les équipements permettant de vous relier au réseau de l’opérateur sont appelés DSLAM.

Une armoire à DSLAM Freebox :

 

dslam-0b7a6.jpg


Ils sont situés dans un NRA (Noeud de Raccordement à l’Abonné), plus connu sous le nom de central téléphonique.

Lors de l’ouverture du marché des télécommunications et aux débuts du dégroupage, la plus grande part des internautes étaient reliés sur les équipements ADSL de France Télécom. Certains d’entre vous se souviendront : à l’époque, les prix atteignaient alors des sommets, plus de 45€ par mois pour des débits de 512 kbps... et ce quel que soit l’opérateur. Free a certes provoqué un électrochoc en commercialisant une offre à 29,99€/mois, mais il s’agissait alors d’un pari risqué : en effet, les freenautes, alors raccordés sur les équipements France Télécom, utilisaient donc le réseau de France Télécom, qui facturait à Free l’accès à son réseau au prix fort.

Pour se rendre compte du montant que cela représente, voici donc quelques explications sur les tarifs pratiqués (hors frais de raccordement) :

 

 Coûts fixes :

 

* un accès à la prestation de collecte IP/ADSL (le réseau France Telecom), de 3,20€ HT/mois et par ligne à ce jour, soit un tarif très fortement diminué en 3 ans.  

 

* un abonnement à l’offre : DSL Access à 4.25€ HT/mois ou DSL Access Only, sans abonnement France Télécom, à 12.37€/mois en septembre 2011.

 Partie variable :

 

facturée au Mbps consommé par mois. France Télécom relève toutes les 5 minutes le trafic de la ligne, puis en fait la moyenne et trie les débits moyens par ordre croissant ; tous les 30 jours, la méthode du 95ème percentile est ensuite appliquée, c’est à dire que les 36h (5% de 30 jours) où le trafic est le plus élevé est retiré, et que le tarif du mois est fixé en fonction de la consommation de la 37ème heure dans le classement.

 

En 2006, le prix du Mbps consommé par mois était de 210 à 265€ HT (sans la virgule, vous avez bien lu) ; en 2007, il est passé à 75,10€, puis en 2009, à 45€, et enfin en juin 2009 à... 19€. Il est toutefois remonté à 30€ en 2010.

Ces baisses énormes ont notamment permis à Free de proposer l’ADSL2+ pour les Freenautes non dégroupés... et de relâcher un nécessaire bridage, sans lequel les pertes auraient rapidement s’avérer abyssales (rappelons que le débit maximal d’une connexion non dégroupée était, en 2006, de 8 Mbits/s). Mais n’espérez pas encore la télévision : 3.5 Mbps en moyenne, sûrement plus de 36h par mois, cela représente encore plus de 80€ par abonné, accès ADSL compris.

 

Ainsi, l’abonné non dégroupé, s’il n’est plus inévitablement déficitaire, reste très peu rentable : l’abonné dégroupé coûte, lui, environ 7€/mois en moins pour la location de la ligne à France Télécom, sans compter la bande passante, et peut souscrire à des options (vidéo à la demande...) extrêmement lucratives.

 

Le dégroupage est donc une solution finalement économique, et favorisant la mise en place d’une réelle concurrence lorsque le réseau téléphonique est déjà existant : il évite aux opérateurs alternatifs de déployer des moyens énormes (tirer des millions de kilomètres de câble, acheter des locaux) qu’ils n’ont, en tout cas en 2002, pas encore. En parallèle, il permet aux opérateurs de fournir des offres à la fois très riches, diversifiées, pour des prix bas et une rentabilité très élevée. C’est donc le choix que Free a fait en 2002 : dégrouper autant que possible.

 

 

Alors, c’est sûr, je vais être dégroupé ?

 


Non, pas nécessairement. Aujourd’hui, environ 35% des 15000 centraux téléphoniques du pays sont équipés par au moins un opérateur, ce qui représente plus de 4 lignes sur 5.

 

Dégrouper implique des frais, et dégrouper un central dont seuls 100 abonnés seront susceptibles de s’abonner à Internet, tous fournisseurs d’accès confondus, est parfois irréaliste pour les opérateurs.

 

Certains départements et régions, conscients du problème, ont mis en place des délégations de service public (DSP) : l’Oise, la Moselle, les Pyrénées Atlantiques, la Manche, le Maine et Loire, l’Alsace, la Corse, le Limousin,... mais hélas, Free n’a que peu apprécié cette solution qui s’est parfois révélée désastreuse techniquement (réseau sous dimensionné et sous entretenu faute de financement...), donc mauvaise pour un fournisseur qui en plus a pour tradition de tout concevoir en interne, ou difficile à mettre en place.

 

Grâce à l’offre de location de fibre optique mise en place par France Télécom en 2006 (et réellement rendue opérationnelle en 2007), Free peut désormais rattraper son retard dans bien des zones délaissées : les garanties sont bien plus nombreuses et l’offre s’est, grâce à l’ARCEP, révélée intéressante et bien adaptée au réseau.

 

Grâce à cette fibre facile à obtenir, Free a donc pu dégrouper des centraux jusqu’ici enclavés, mais aussi parfois des centraux de très petite taille : il semblerait que presque tous les centraux situés sur le parcours de la fibre soient ainsi reliés au réseau, sans distinction de taille. C’est par exemple très net en ce qui concerne le dégroupage des Vosges, qui s’est soudainement débloqué après le dégroupage de 3 NRA minuscules, 3LZ54, 3CH54 et 3AZ54, qui comptent moins de 1500 lignes au total... de même, des centraux de 50 lignes (!) sont parfois dégroupés !

 

 

           Est-ce pour cela que ma console de gestion m’annonce mon dégroupage depuis si longtemps ?

 


Pour certains, oui ! Concrètement, Free avait initialement prévu d’utiliser les infrastructure de la DSP, puis ce choix s’est révélé caduc vu la réalité technique. Résultat, des retards énormes.

 

 

Alors, quand serai-je dégroupé ?

 


Première indication : l’apparition de votre central téléphonique sur les cartes prévisionnelles de Free.Celle-ci précède, parfois de quelques semaines, le dégroupage effectif. Mais nous n’en sommes qu’à un stade d’étude : parfois, les contraintes techniques peuvent retarder le dégroupage de plusieurs années... voire l’annuler purement et simplement.

 

A ce jour, un millier de NRA sont prévus au dégroupage, alors que Free dépasse rarement 600 dégroupages supplémentaires annuels : la carte n’indique pas de délai...

 

En général, à ce moment là, pour ceux qui savent où se trouvent leur central, une activité inhabituelle s’y déroule : nombreuses camionnettes et techniciens, parfois pose d’une armoire de rue à proximité... mais cette armoire reste en général inactive pendant 6 mois à 1 an. Ne vous réjouissez pas trop vite...


Une armoire de rue contenant un DSLAM Freebox.

 

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Plus décisive : la déclaration. Il s’agit tout simplement de la réservation d’un nom au matériel qui sera installé dans votre NRA. Vous savez déjà que, sur Internet, vous êtes identifié par votre adresse IP, sorte de plaque d’immatriculation de votre connexion : il en est de même avec tous les équipements du réseau de Free, et celle-ci est fixe et le plus souvent définitive (elle peut toutefois changer en cas de réorganisation du réseau) ; Free a en plus le bon goût de les déclarer de manière totalement explicite, de manière à ce que chacun des DSLAM de Free soit identifiables. A cette étape, Free est quasiment certain de pouvoir activer son matériel rapidement : dans les faits, la plupart suit dans le mois, et plus de 90% dans les 6 mois. Pourtant, si certains DSLAM sont activés du jour au lendemain, il peut arriver que d’autres restent des mois dans cette attente. Le record est détenu par MON77, déclaré début 2005, activé fin 2008.

 

Vient ensuite l’activation, donc : à ce stade, Free a relié son DSLAM à son réseau, et a branché l’appareil sur son propre compteur EDF. Il est fonctionnel : il peut alors commencer sa phase de tests, qui durent entre 1 et 2 mois en moyenne. Là encore, selon le central, ils peuvent durer de 1 semaine à plusieurs... mois ! En effet, l’activation ne signifie pas que tout est terminé : le DSLAM est certes activé, mais le câblage des renvois vers la salle principale du NRA, où arrivent toutes les lignes téléphoniques, n’est pas toujours terminé, mais surtout, le DSLAM peut très bien n’avoir aucune capacité pour recevoir des lignes.

 

Pourquoi ?

 

Essayons de schématiser le DSLAM. Il s’agit d’un rack, permettant de recevoir 480 à 1008 abonnés, selon son type. Ces abonnés sont reliés sur des cartes ADSL, d’une capacité de 48 ou 72 connexions chacune. Or, celles-ci ne sont pas toutes installées avec le DSLAM : quel intérêt sur un NRA où Free ne peut espérer plus de 25 abonnés ? Il faut donc les ajouter au fur et à mesure. Livrées séparément, elles mettent parfois plusieurs semaines à arriver... ce qui explique parfois des lenteurs, tant à la mise en service, qu’à la migration effective où des centaines d’abonnés doivent parfois être câblés sur un équipement de capacité momentanément insuffisante, ce qui implique une attente parfois longue pour ceux qui arrivent après. Par ailleurs, France Télécom peut aussi rencontrer des problèmes d’approvisionnement sur les broches sur lesquelles les lignes des abonnés sont fixées, pour être ensuite renvoyées vers les équipements Free d’un côté et chez vous de l’autre.

 

Peu après l’activation vient la déclaration des adresses IP des abonnés : les adresses IP des futures connexions des freenautes sont déclarées. Selon le nombre d’adresses IP attribuées au DSLAM, l’on peut déterminer la taille du DSLAM installé par Free : 480 abonnés (Mini) ou 1008 (DSLAM V2). Dès lors, la grande majorité des NRA sont dégroupés dans les 2 mois.

 

Enfin vient l’ouverture commerciale : elle est marquée par un passage du NRA concerné en rouge sur la carte de dégroupage de Free si celle-ci est mise à jour à ce moment là. Lorsque vous tentez une inscription sur votre numéro, l’offre proposée est alors dégroupée. Les premières connexions sont détectées quelques jours après.

Pour suivre toutes ces étapes, 2 sites essentiels :

 

 http://francois04.free.fr/nra_et_ds...
 http://stats-degroupage.fr

 

 

           Ca y est, mon DSLAM est activé, mon NRA est ouvert, je vais être dégroupé ! Que dois-je faire maintenant ?

 

 

Tout dépend de votre offre de départ :

 

 Vous êtes abonné à l’offre FreeBox Only :

vous n’avez rien à faire. Il suffit d’attendre, tout simplement.

 

Vous serez migré automatiquement, en fonction de la place, de la disponibilité de France Télécom et des quotas, dans les semaines qui suivront. Votre téléphone Freebox sera coupé quelques jours, le temps de le migrer, quant à la connexion, elle sera indisponible quelques heures, le temps de relier les fils à la position que Free vous a attribuée sur son DSLAM. La Télévision sera opérationnelle immédiatement, à l’exception du compte TV (permettant de souscrire aux chaînes optionnelles, d’utiliser TV Perso,...) qui ne sera activé que dans les jours suivants.

N’oubliez pas de redémarrer la Freebox régulièrement les premiers jours (suite à la coupure, puis jusqu’à la récupération complète de la téléphonie).

Un mail vous sera envoyé lorsque Free enverra la commande du dégroupage à France Télécom, puis un deuxième lorsque France Télécom aura raccordé la ligne. Contrairement à une idée reçue, le dégroupage, en tant que migration obligatoire, est une opération sans frais ni remise à zéro de votre ancienneté.

 

            Vous êtes abonné à l’offre Freebox IP/ADSL, et vous avez conservé votre ligne France Télécom : deux cas se présentent alors.

 

 

* Vous souhaitez rester abonné à France Télécom, dans ce cas il n’y a, là non plus, rien à faire... les dispositions citées au paragraphe ci-dessus s’appliquent. Vous serez migré vers l’offre Freebox Dégroupage Partiel.

 

* Vous souhaitez quitter France Télécom, sans frais, lors de la migration : alors, demandez sans attendre le passage en dégroupage total depuis votre console de gestion. Le suivi de votre commande retournera en étape 1, la date affichée restant celle de votre souscription initiale. L’accès à la console n’est plus possible jusqu’à la validation de la commande par France Télécom (étape 3 passée). Ne résiliez surtout pas votre abonnement France Télécom : Free s’occupe de tout, une coupure de votre ligne serait désastreuse, puisqu’elle couperait tout simplement votre abonnement Free, en plus de l’abonnement France Télécom. Lors du câblage, vous perdrez la tonalité sur votre ligne France Télécom, et les appels sur votre numéro géographique seront redirigés sur votre ligne Freebox si vous avez opté pour la portabilité du numéro.

 

Attention : si vous demandez cette même migration à Free, mais après votre migration, celle-ci sera payante :

90€ - 3€/mois d’ancienneté.

 

Comment l’expliquer ? Free, vous forçant à migrer de non dégroupé à dégroupé pour une question de rentabilité, vous offre la migration. Un câblage (60€ HT) est payé à France Télécom ; mais que celui-ci comprenne, ou pas, la suppression de la ligne RTC classique, le tarif est presque le même. Free propose donc à ceux qui le souhaitent de migrer à la fois vers le dégroupage et d’abandonner France Télécom : tout le monde y gagne. Mais une fois le câblage réalisé par France Télécom et les 60€ payés, Free n’offre pas de nouveau câblage... c’est donc à l’abonné de le payer.

 

Les options téléphoniques et TV

 

En zone non dégroupée, les options "appels vers les mobiles inclus" et "appels vers l’Algérie inclus" sont incluses dans votre forfait. En zone dégroupée, à l’exception notable des offres v6, celles-ci sont payantes (2.99€/mois chacune). Pour éviter que de gros consommateurs se retrouvent avec des factures subitement énormes, Free a choisi de prolonger sans préavis ces options lors du dégroupage, avec la facturation. De même l’option TV est automatiquement activée (1.99€/mois). Si vous ne souhaitez pas en bénéficier, vous pouvez les résilier à tout moment dans votre interface de gestion ;  rubriques Téléphone et Télévision.

 

Au secours, ça ne marche pas !


Eh oui, ça n’arrive pas qu’aux autres. Le dégroupage reste une opération manuelle, nécessitant la migration de centaines de lignes d’un NRA en quelques semaines. Il s’agit donc d’une source d’erreurs individuelles (inversion entre 2 câbles) ou collectives (décalage de tout le monde). Si jamais votre Freebox affiche, plus de 48h d’affilée, une erreur (ER80, PPP, rectangle, ou pire chenillard lent) malgré les reboots, n’hésitez pas à poster sur notre forum au cas où d’autres freenautes rencontreraient le même problème, ou à contacter Free pour signaler l’incident.

 

    Si vous possédez déjà une Freebox v6, par exemple suite à un déménagement d’une zone dégroupée vers une zone non dégroupée, et que vous souhaitez la réactiver, il vous suffit simplement de la connecter pour qu’elle soit remise en service. La Freebox v4/5 prendra alors sa place, au fond d’un placard...

 

 

 

LODV

 

 

 

source : FREENEWS

 

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